Ça devait être de l’amour
par Ms Puddle
Avertissement : Candy Candy et tous les personnages appartiennent Kyoko Mizuki, les images à Yumiko Igarashi et l’animé à Toei Animation.
Note: Pour les lecteurs qui ont lu mon histoire courte (Afternoon Nap) “Sieste” et qui ont exprimé le souhait de lire la suite, la voici. Mais il serait préférable de lire la précédente en premier. Tout comme “Sieste” avait été écrite du point de vue d’Albert, celle-ci est écrite du point de vue de Candy.
J’ai écrit cette histoire en laissant libre cours à mon imagination, basée principalement sur mon interprétation du dernier volume du manga ainsi qu’a partir des différentes lettres présentes dans CCFS, publié par Mizuki en 2010.
S’il vous plaît notez que je crois fermement qu’Albert est l’amour destiné de Candy (Mizuki avait fait un essai à ce sujet) donc si vous n’êtes pas d’accord avec cela, peut-être ne devriez vous pas lire cette histoire. D’autre part si vous aimez cette histoire, j’aimerais lire vos commentaires.
Je profite de cette occasion pour remercier certains fans d’Albert qui sont familiers avec la version manga et quelques extraits de CCFS et au fil du temps après avoir eu plusieurs discussions avec eux, j’ai été inspirée pour écrire cette histoire. En particulier, grâce à mon amie, Antlay, pour traduire de l’anglais vers le français!
-Ms Puddle.
Chapitre 1 “Mémoires” (Partie 1)
“Mesdames et messieurs, s’il vous plaît écoutez” j’annonçais courageusement, face aux invités qui étaient vêtus de leur mieux pour la grande fête de fiançailles. “Moi, Candice White, ne vais pas me fiancer à Neil Leagan.”
Comme prévu, la Grande Tante Elroy était entièrement surprise de ce brusque changement
dans le cours des événements. Pendant un certain temps il n’y avait plus aucun bruit ou murmure de la part des invités, parce que personne dans cette famille n’avait jamais osé s’opposer à Mme Elroy en public. Tout était si silencieux dans la salle luxueuse de bal, que l’on aurait pu entendre une aiguille tomber et tout le monde pouvait voir que Madame Elroy fulminait en ce moment en raison de mon comportement insolent.
Enfin la Grande Tante Elroy se leva de sa chaise pour me faire face, en colère “Qu’est-ce que tu racontes ?”
Je crois que dans sa tête elle hurlait, Excusez-vous dès maintenant, jeune dame !
Mais j’étais déterminée à ne pas retirer mes paroles. Juste au moment où je m’apprêtais à me défendre, j’entendis quelqu’un faire irruption à travers une porte de style à la française et une voix masculine familière dire fortement, “Ce que Candy dit est vrai. Elle ne s’engagera pas avec Neil.”
Presque instantanément la Grande Tante Elroy gifla de sa main sa bouche, les yeux écarquillés par la peur. Elle balbutia d’une voix faible, “William…vous étiez censé être à Lakewood…”
Un regard de pure panique sur son visage était tout simplement stupéfiant de sorte que tous les regards dans la salle s’étaient naturellement déplacés vers cet inconnu, à la silhouette grande et imposante aux cheveux blonds ondulés, qui avait l’air incroyablement fringant dans un costume noir impeccable. Les invités semblaient être captivités par ce jeune homme parce qu’ils pouvaient dire que sa seule présence avait considérablement perturbé Mme Elroy, ce qui les rendaient d’autant plus curieux de savoir qui il était.
Je savais qu’Albert m’avait promis qu’il s’occuperait de cet engagement forcé, mais je n’avais jamais prévu qu’il se manifesterait. De plus j’étais aussi sidérée comme tout le monde sur la façon dont la Grande Tante avait réagi à sa soudaine apparition.
“Que faites-vous ici ?” La voix forte et sévère de Neil avait brisé ce silence tendu, captant l’attention de tous. A présent, il se tenait à côté de Madame Elroy pour la soutenir, en pointant son doigt avec dédain vers Albert.
En réponse, Albert s’avança confiant vers sa tante, ignorant la question condescendante de Neil. Neil qui ne supportait pas cette insulte hurla furieusement, en traitant Albert comme un clochard, “Rentrez chez vous ! Vous n’avez pas votre place ici !”
Inutile de dire, que Neil n’avait aucune idée après qui il hurlait. Neil n’était pas assez attentif pour voir que la Grande Tante maintenant avait l’air mortifié, Neil tentait ensuite, de dénigrer la réputation d’Albert, “Grande Tante, c’est l’homme dont je vous ai parlé. Il était amnésique et vivait avant avec Candy.”
Je ne m’attendais pas à ce que Neil révèle devant tous les invités, le fait qu’Albert et moi avions vécu ensemble. Instantanément, ils commencèrent à murmurer des choses sur ce qu’ils venaient d’entendre. Je me suis dit que peut-être je ne m’étais pas comportée avec décence en vivant avec un homme par le passé, mais j’avais confiance en Albert, il saurait comment gérer maintenant ce désastre alors je suis restée debout à ma place et je décidais de laisser le destin suivre son cours.
Complètement abasourdie par ce qu’avait dit Neil, Mme Elroy tourna la tête vers Albert en begayant. “C’est elle…”
“Oui” affirma Albert avec un regard sévère, apparemment pas affecté par ce que les autres pouvaient penser de lui. “C’est exact. Je souffrais d’amnésie avant et Candy est celle qui a pris soin de moi quand j’étais malade.”
“Elle a fait…?” répétait Mme Elroy, déplaçant ses yeux vers moi, un regard de remord se formant progressivement sur son visage
Néanmoins, Neil était très contrarié que la Grande Tante n’ait pris encore aucune mesure concernant ses accusations sur Albert, donc il soulevait à nouveau la question avec impatience, “Grande Tante, que fait-il ici ?”
Lorsque la Grande Tante se tournait pour faire face à Neil, sans dire un mot, il continua avec intensité “S’il vous plaît dépêchez-vous et jetez-le dehors”
“Arrêtez Neil !” admonestait la Grande Tante, prenant enfin la parole, “Il est…”
Mais Albert la coupa avec une voix ferme, “Permettez-moi de le faire moi-même.”
Seulement alors les murmures s’arrêtèrent et les invités s’assirent tranquillement, attendant Albert. Il se retourna galamment et s’avança légèrement, se présentant en articulant, “Mesdames et messieurs, mon nom est William Albert Ardlay.”
S’étant presenté comme étant le patriarche de la famille, des exclamations émanaient de toutes les personnes présentes dans la grande salle de bal sauf de la Grande Tante et de moi. A en juger par les expressions des visages et des gestes des invités, ils commençaient maintenant à comprendre pourquoi Madame Elroy était humble devant ce jeune homme. J’avais aussi remarqué l’expression abasourdie sur le visage d’Archie. Ses yeux étaient grands ouverts, pointant du doigt Albert avec incrédulité. Patty et Annie avaient aussi l’air très surpris.
Dans la panique, Neil courrait vers sa mère, Madame Leagan qui avait l’air paniqué était trop abasourdie pour parler. Leur plan avait été découvert et le vrai Oncle William était là pour me soutenir. A ce moment là, j’entendis la Grande Tante demandait à voix basse à Albert : “Pourquoi êtes vous venu à l’improviste ?”
Albert répondit calmement et assez clairement pour que tout le monde l’entende, “Parce que je ne permettrais jamais que ma fille adoptive s’engage sans mon consentement”
La Grande Tante baissa la tête de honte et répondit d’une voix à peine audible pour les personnes qui se trouvaient autour d’elle, “j’allais vous en informer immédiatement après.”
Avant même qu’elle ne puisse finir sa phrase, Albert répliqua à voix haute sévèrement “Cela aurait été trop tard après !”
La Grande Tante le regardait bouche bée, sans voix évidemment surprise par sa forte réaction. Je n’avais jamais vu Albert se mettre aussi en colère après quelqu’un et je murmurais sans le savoir son nom, “Albert…”
C’était Sir William et pas le doux et sympathique Albert avec qui j’étais plus familière. Il était évident qu’aux yeux de tous Sir William avait extrêmement offensé Madame Elroy qui avait délibérément évité d’obtenir son consentement avant la fête de fiançailles en pensant qu’elle pourrait toujours l’informer par la suite. Sa réprimande ouverte auprès de Madame Elroy, non seulement signifiait sa position d’autorité dans la famille Ardlay à tous les invités, mais également montrait qu’il était prêt à me défendre si nécessaire, même envers sa tante.
J’étais profondément touchée par tout cela.
Sans attendre la réponse de sa tante, Albert s’adressa directement à Neil et à sa famille, “Neil, je suis désolé, mais Candy sera la seule à décider avec qui elle veut se marier.” Albert avait parlé avec autorité comme si il les informait tout simplement de sa décision et les Leagan n’avaient pas d’autre choix que de se conformer à ses ordres.
Neil était rouge de rage, pleinement conscient que l’Oncle William ne devait pas être pris à la légère. Pourtant, Neil murmura quelque chose à lui-même au lieu de répondre à l’Oncle William. Peu de temps après son corps était crispé et son visage était grave, une expression de dégoût traversant son visage. Sans avertissement, il se précipita pour quitter les lieux, car il ne pouvait plus supporter d’être humilié devant les invités. Eliza qui semblait mortifiée par l’incident, m’avait lancé un regard féroce avant de courir après Neil. Je me sentais mal vis à vis des Leagan, mais j’étais aussi soulagée que mon engagement avec Neil, ait été annulé grâce à Albert qui était maintenent connu comme étant Sir William. Même la Grande Tante n’insistait pas plus et le drame était maintenant terminé.
Bien que la fête de fiançailles s’était en quelque sorte transformée en réception pour la première apparition de Sir William, aucun des invités avaient l’air de se soucier de ce changement radical. Ils appreciaient assez la nourriture délicieuse qui était servie ainsi que la belle musique que l’orchestre jouait actuellement. Quand j’essayais de trouver Archie, Annie et Patty dans la foule après la réception du déjeuner, j’entendais par hasard quelques bavardages à propos du retour d’Albert commentant que la Grande Tante allait prendre sa retraite de sa fonction de matriarche de la famille car Sir William avait finalement fait son apparition. Certains d’entre eux, étaient surpris qu’il soit si jeune et beau quand tout le monde avait pris l’habitude de penser qu’il était un vieil homme faible.
Puis de façon inattendue, Albert était apparu à côté de moi, me parlant à l’oreille car la musique était forte, “Candy, pouvez-vous m’attendre au bord du lac ? Je vous rejoins bientôt.
Je ne m’attendais pas à ce l’Oncle William, étant le chef de la famille, puisse s’échapper de la fête, mais j’en étais très heureuse et immédiatement j’abandonnais l’idée de rencontrer mes amis. Alors que je quittais la salle de bal, je lui faisais un clin d’oeil et en retour et il me souriait tout en restant sur place. Pour être honnête, j’étais ravie qu’il veuille me rencontrer en privé. Depuis que George était venu me chercher hier à la maison de la forêt, Albert m’avait beaucoup manqué et je n’arrivais pas à sortir son visage de mon esprit, me souvenant du moindre détail sur la façon dont j’avais découvert sa véritable identité et les merveilleux moments que nous avions partagés par la suite.
Sur le chemin vers le lac, en me promenant dans les jardins paysagés derrière le magnifique manoir, j’avais repéré Neil en train de pleurer dans les bras de sa mère. J’étais heureuse qu’ils ne m’aient pas vue. Puis j’entendais Madame Leagan parler de se rendre à leur villa en Floride. Cela sonnait comme s’ils allaient probablement y rester un certain temps. Honnêtement je ne pouvais m’imaginer ce que Neil avait à l’esprit, mais j’étais plus que soulagée parce que je n’allais pas le rencontrer pendant un certain temps.
Alors que je marchais le long du chemin menant au lac, même avec le soleil de l’après-midi haut dans le ciel, je n’avais pas très chaud en raison de la douce brise qui balançait les arbres et les arbustes autour de moi. Tout en appréciant la beauté et la sérénité de l’environnement, le fait que je me promenais sur les terres de Sir William me traversa l’esprit.
Qui aurait pu deviner que le jeune homme insouciant appelé Albert, qui aimait les animaux et appréciait voyager seul était en réalité l’énigmatique Sir William déguisé. Maintenant que j’y pensais, nous avions vécu ensemble en faisant semblant d’être frère et soeur un peu plus d’un an, avant qu’il ne disparaisse de ma vie une nuit de neige et alors seulement j’avais réalisé qu’il avait retrouvé sa mémoire.
Je ne l’avais pas du tout vu venir, parce quelques mois avant sa disparition, Albert avait suggéré que nous devrions tout partager avec l’autre à partir de maintenant y compris les peines et les joies. J’étais trop émue pour parler, alors avec des larmes aux yeux j’avais sincèrement hoché la tête pour approuver. Je pouvais facilement lui faire cette promesse parce que je m’étais toujours sentie à l’aise avec lui pour partager mes pensées et mes sentiments, y compris les choses que je ne pouvais même pas dire à Annie. J’avais cru qu’il pensait la même chose, qu’il pouvait tout partager avec moi aussi.
Pourtant qu’est-ce qui s’était passé ? Il avait décidé de me quitter sans laisser de trace.
(Flashback commence)
Je me suis souvenue comment je m’étais effondrée sur le plancher en larmes après avoir lu sa lettre d’adieu, me sentant dévastée qu’il ait disparu sans laisser aucun moyen pour le contacter. Il avait seulement dit “Nous nous reverrons un jour.”
Dans la lettre il disait “Je t’ai causé des problèmes” et à ma grande surprise il avait laissé beaucoup d’argent pour moi pour me remercier. J’étais très contrariée qu’il ait utilisé le mot “problème”. Etait-ce ce qu’il avait ressenti lors de son séjour avec moi, qu’il m’avait causé des ennuis ? Ne savait-il pas qu’en fait c’était tout à fait le contraire ?
Avant son départ, cela m’apportait un sentiment de confort de vivre à la maison avec lui. Après cette nuit là, je ne me sentais plus à ma place, dans cet appartement occupé par Albert et moi. J’ai été à plusieurs reprises affligée par la nostalgie surtout la nuit quand je me sentais plus vulnérable. En particulier je me souvenais souvent de ce qui était arrivé une nuit où il était rentré plus tard que d’habitude où il m’avait trouvée couchée sur des journaux éparpillés sur le sol de notre chambre. Il m’avait relevée et portée au lit dans ses bras. Puis il s’était excusé d’un ton triste pour avoir caché ses vieux journaux. Je m’étais reveillée mais j’avais fait semblant de dormir. Ensuite étonnement j’avais senti ses doigts chauds sur mon visage et dans mes cheveux bouclés, essuyant délicatement le reste de mes larmes et retirant mes cheveux de mon visage. Je pouvais aussi sentir la chaleur émanant de son corps à proximité, son odeur enveloppant tous mes sens. Son contact pendant tout ce temps était si apaisant et cela m’avait reconfortée de savoir combien il avait pris soin de moi.
Chaque fois que cet incident refaisait surface dans mon esprit, cela m’était presque impossible de ne pas verser de larmes. En tout cas j’ai perdu le compte du nombre de nuits sans dormir, inquiète et désirant qu’il revienne, pleurant en m’endormant et me blotissant sur son oreiller sur la couchette inférieure, auparavant son lit.
Même quand j’étais éveillée, je me rappelais chaque fois les moments agréables que j’avais partagés avec lui, cela m’évoquait souvent une profonde tendresse, me souvenant de la façon dont nous pouvions facilement terminer la phrase de l’autre sans même parler.
Je dois reconnaître que je n’avais jamais partagé un tel lien affectif si profond avec quelqu’un d’autre dans ma vie. Comme si je venais de réaliser qu’Albert était quelqu’un de spécial et non plus un grand frère pour moi et je désirais vivement savoir s’il ressentait les mêmes sentiments.
Cela me ramenait à cette question, depuis quand exactement il était rétabli. Dans sa lettre d’adieu, il avait écrit “Merci à vous, j’ai retrouvé la mémoire, mais…je n’ai jamais eu le courage de te l’avouer”, ce qui impliquait qu’il avait dû me le cacher depuis un certain temps déjà. Sur la base de notre accord initial, nous devions vivre ensemble jusqu’à sa guérison, aussi était-il plausible qu’il ait préféré rester à mes côtés ?
Lorsque je réfléchissais à ces quelques derniers mois, je ne pouvais pas croire que je n’avais rien soupçonné du tout. Pourtant après avoir réfléchi aux changements évidents dans la vie d’Albert depuis qu’il avait quitté son emploi de plongeur, j’avais la certitude qu’il était probablement rétabli depuis qu’il m’avait informé de son nouvel emploi comme consultant pour animaux au zoo. Depuis lors il était si occupé qu’il devait se lever très tôt pour aller travailler, achetant de quoi dîner presque tous les jours et travaillant même le dimanche. Lorsque des rumeurs avaient commencé à circuler à son sujet comme étant un membre des gangsters, j’avais découvert qu’il m’avait menti sur son travail au zoo. Confuse, bouleversée et blessée, je m’étais pourtant quand même résolue à lui faire confiance, bien que j’étais mal à l’aise de savoir où et comment il obtenait des primes de temps en temps.
Je me rappelais aussi que quand Albert m’avait proposé de partager les joies et les peines avec moi à la campagne, il venait de s’acheter une vieille voiture d’occasion à cause de son soit disant nouvel emploi au zoo. Si ma supposition était exacte, il avait déjà dû retrouver sa mémoire. Dans les mois qui suivirent ce jour là, il était tellement occupé, que je n’avais plus beaucoup d’occasions de parler avec lui, comme nous le faisions. Pourtant, pendant ses temps libres, il était toujours très attentionné et affectueux avec moi. Par exemple je me souvenais encore très bien comment il m’avait consolée après la mort tragique d’Alistair assis avec moi au sommet d’un arbre, me prenant dans ses bras pour que je puisse m’appuyer sur lui.
En associant tout cela, je ne pouvais pas m’empêcher de croire qu’il devait avoir aussi des sentiments spéciaux envers moi. Cependant je ne pouvais pas comprendre ce qui l’avait incité à me laisser après avoir espionné ma conversation avec la propriétaire. N’avait-il pas également entendu que j’avais emménagé avec lui parce que je lui avait fait confiance, peu importe ce que les autres disaient à son sujet ? Je savais il avait dû me l’entendre dire parce que dans sa lettre il appreciait que je lui fasse confiance.
Ces pensées et ces questions sans réponse me rendaient folle. Pourtant, ce qui m’exaspérait le plus c’est que j’avais le sentiment qu’Albert m’avait délibérément trompée.
Ça devait être de l’amour…Mais c’est fini maintenant
…
Dépose un murmure sur mon oreiller,
laisse l’hiver sur le terrain
je me réveille seule, il y a un air de silence
dans la chambre et tout autour.
…
Touche-moi maintenant, je ferme les yeux et me perds dans mes rêves
…
Ça devait être de l’amour, mais c’est fini maintenant.
Ça devait être bien mais je l’ai perdu en quelque sorte.
Ça devait être de l’amour, mais c’est fini maintenant.
Du moment où nous nous sommes touchés jusqu’au moment où le temps s’est écoulé.
…
Faire croire que nous sommes ensemble,
que je suis protégée par ton coeur.
Mais dedans et dehors, je me suis transformée en eau
comme une larme dans ta paume.
Et c’est un dur jour d’hiver, je me perds dans mes rêves.
…
Ça devait être de l’amour, mais c’est fini maintenant,
c’était tout ce que je voulais, maintenant je vis sans.
Ça devait être de l’amour, mais c’est fini maintenant,
…
C’est là où l’eau coule,
c’est là où le vent souffle [2]
Cependant, j’avais choisi de ne pas m’ouvrir à quiconque concernant l’intensité de mes sentiments pour Albert, mais je crois que le Dr Martin pouvais le sentir. Un jour que je faisais une pause à la Clinique Joyeuse, je m’étais assise pour dessiner un portrait d’Albert. Après que le Dr Martin ait ri de mon vilain dessin enfantin, il avait proposé d’en tirer un pour moi, qui était incroyablement réaliste. Plus tard pendant que je marchais dans la neige sur le chemin de la maison, je comparais son dessin avec le mien attentivement. Un profond sentiment de nostalgie inondait rapidement mon coeur et j’envisageais même de demander au Dr Martin d’en dessiner beaucoup plus moi afin que je puisse les afficher partout dans le quartier.
Depuis qu’Abert était parti cette nuit d’hiver, les jours s’étaient transformés en semaines et les semaines en mois. Je n’avais toujours pas eu de nouvelles de lui. Puis par une belle journée de printemps, j’ai trouvé un colis à ma porte en rentrant du travail. Quand je le ramassais je reconnaissais toute de suite l’écriture et je vérifiais à la hâte qui était l’expéditeur pour m’en assurer. J’étais ravie et rassurée de savoir qu’Albert m’avait enfin contactée en me donnant un beau de manteau de printemps. Pour le moment je lisais sa brève note, “Candy, vous êtes dans mon esprit partout ou je me rends”, j’étais ravie car au-delà de sa note il laissait entendre que je lui manquais aussi. Dons j’avais décidé de le traquer tout simplement en me basant sur son adresse d’expédition, croyant que c’était une idée de lui. Je n’avais aucune idée de où se trouvait Rockstown, mais je voulais sincèrement qu’il soit encore là à attendre mon arrivée.
Je devais admettre que je commençais à désespérer de trouver Albert. Outre le fait que je désirais le revoir, je mourais d’envie de trouver les réponses aux questions que j’avais à l’esprit. Ainsi j’achetais un billet de train et je me dirigeais vers Rockstown aussitôt après avoir obtenu la permission du Dr Martin. Si Albert avait envoyé le colis depuis là-bas, quelqu’un au burreau de poste devait l’avoir vu, alors j’emportais son portrait, celui dessiné par le Dr Martin. J’étais rempli d’espoir à l’idée de rencontrer à nouveau Albert à Rockstown, et je mettais la tenue de printemps parce que je voulais qu’il me voit porter son cadeau.
Mais à ma grande surprise, sur le chemin du bureau de poste, je vis un grand panneau avec le nom de Terry devant une tente sale et misérable, un théâtre provisoire. Etant incrédule, mes pas me conduisait à l’intérieur de la tente. L’odeur acre de la cigarette et de l’alcool était suffocante. Je n’avais pas attendu très longtemps avant que Terry fasse son apparition, apparemment en état d’ébriété. Il était à peine capable de tenir sur ses pieds sur la plate forme en bois, attendant seul l’acte. Je pouvais à peine en croire mes yeux et des larmes coulaient sur mes joues sans interruption. Etait-ce vraiment le même jeune homme que j’avais aimé autrefois ? Celui qui avait joué dans les extravagants théâtres de Chicago et de New-York ?
Inévitablement la pensée que Terry était dans le déni car il ne pouvait pas oublier son amour pour moi, m’était venue à l’esprit. Quand toutes sortes de souvenirs du passé avec lui surgirent à nouveau, j’ai presque failli m’effondrer. Mais peu de temps après, je me rappelais fermement que j’avais pris la bonne décision en rompant avec Terry, même si cela avait été l’une des décisions les plus difficiles de ma vie.
Comment pourrais-je oublier cette nuit sur le toit de l’hôpital ? Au milieu de la tempête de neige, au moment où j’avais tenté d’empêcher Suzanne de sauter du toit, la vérité douloureuse qu’elle avait perdu sa jambe pour Terry m’avait frappée comme un coup de poing dans la poitrine.
Peu de temps après, j’avais vu comment Terry s’était précipité pour Suzanna au retour de sa première et comment il l’avait délicatement portée dans ses bras pour la ramener à sa chambre. Tout cela avait confirmé ma pensée. Terry avait déjà choisi Suzanna à ma place.
Après avoir réfléchi sérieusement quelque temps seule, j’avais pris la décision de renoncer à Terry pleinement consciente que si j’avais insisté pour poursuivre notre relation je lui aurais causé des soucis. A la place j’ai fait semblant de sourire et j’ai dit à Terry que j’avais pris ma décision et il avait concédé sans aucune protestation. Juste à cet instant, mon coeur s’est brisé en morceaux, incapable d’accepter qu’il puisse me laisser partir comme ça, mais au dernier moment il s’était mit à pleurer en m’enlacant par derrière. Ses larmes étaient un déchirement, sachant que c’était la dernière étreinte que nous partagions. Ses derniers mots pour moi étaient “promet-moi que tu seras heureuse.”
Depuis cette rupture, combien de fois j’ai souffert en me forçant à oublier Terry. Je remercie Albert d’être rester avec moi pendant cette période douloureuse. Sans son soutien, je ne peux pas imaginer ce qui me serait arrivée pendant ces moments difficiles.
Tout à coup, la voix forte et confiante de Terry me sortit de mes souvenirs et il était évident que pour une raison quelconque il n’était plus saoul. Quand j’entendis les applaudissements de l’auditoire, c’étais plus que reconfortant de voir que l’ancien Terry confiant était de retour, un acteur né pour la scène. Par conséquent, j’estimais qu’il était temps pour moi de partir parce que je n’avais aucune intention de rester et de lui parler. Après tout, j’avais promis à Suzanna de ne jamais le revoir.
A la place, je parlais à Terry dans mon esprit en disant qu’il n’avait pas sa place ici et qu’il devait revenir à Broadway et auprès de Suzanna. Elle était la seule qui avait besoin de lui à ses côtés. Donc je quittais tranquillement la tente, souhaitant véritablement le bonheur pour chacun d’eux, parce que je serais heureuse s’ils l’étaient.
Dès que j’ai pu respirer l’air frais de l’extérieur, je me suis souvenue de ma mission initiale qui m’avait fait venir dans cette ville. J’essuyais mes yeux et j’étais déterminée à trouver Albert. En me rendant au bureau de poste, j’étais surprise qu’une femme derrière moi m’appelle par mon nom. Lorsque je me retournais prudemment, je trouvais la mère de Terry, Melle Eleanor Baker.
Je ne m’attendais à ce qu’elle me reconnaisse et qu’elle m’invite même à l’accompagner au restaurant. Elle me confiait la longue dépression de Terry et combien elle s’inquiétait pour lui à cause de cela. Je pouvais ressentir sa douleur et l’angoisse de voir son fils souffrir devait être insupportable.
Fait intéressant, Melle Baker était certaine que Terry m’avait vue tout à l’heure, même sous cette faible luminosité et cela expliquait pourquoi il était soudainement sobre. Honnêtement je ne voulais pas m’attribuer le mérite de tout cela et je n’étais pas très sûre au sujet de ses intentions de me dire tout cela. Ne savait-elle pas que Terry s’était déjà engagé avec Suzanna ? Peut-être que Melle Baker avait mal interprété que j’étais venue à Rockstown pour Terry. Si c’était le cas elle se trompait totalement. J’étais venue pour quelqu’un qui comptait beaucoup pour moi. Celui qui m’avait beaucoup aidée par le passé et je voulais chèrement le rencontrer à nouveau.
Néanmoins, je croyais fortement que Terry finirait par se réveiller de son cauchemar et qu’il serait de retour à Broadway à la poursuite du rêve de sa vie. Par conséquent, peu de temps après, je décidais qu’il était temps de dire au revoir à Melle Baker et je quittais le restaurant. Malheureusement le bureau de poste était fermé, donc je me mettais à la recherche d’Albert tôt le lendemain matin partout dans la petite ville, en commençant d’abord par le bureau de poste. Je montrais son portrait à presque tout le monde que je rencontrais dans la rue, mais aucun d’eux ne pouvait reconnaître son visage.
Sur le chemin du retour dans le train, aucun mot ne pouvait décrire ma déception et ma frustration. Je me demandais où Albert avait bien pu disparaître et pourquoi il m’avait envoyé ce colis depuis cette petite ville ?
Puis quelque chose me frappa. Albert essayait-il de me ramener à Terry ? Dans un sens revoir Terry était une étape importante pour moi, comme si je pouvais refermer ce chapitre de ma vie. Pourtant, je me sentais désespérée essayant de comprendre pourquoi Albert avait organisé cette rencontre. Voulait-il me réunir avec Terry ? Sinon, pourquoi avait-il fait cela ?
Un mois s’était écoulé depuis le voyage à Rockstown et je n’avais toujours pas entendu parler d’Albert. Je me sentais encore plus seule qu’avant parce que j’avais abondonné l’espoir qu’il apparaîsse à nouveau dans ma vie. Je ne pouvais tout simplement pas accepter le fait qu’il semblait avoir coupé tout lien avec moi. Je détestais vivre seule dans cet appartement, où presque partout je pouvais me souvenir du temps passé avec Albert.
Un jour me sentant dévastée et le coeur brisé, j’ai vu un groupe d’enfant jouant à l’extérieur de l’immeuble, portant quelques équipements de pêche avec eux. A cet instant, je prenais la décision de revenir à la maison de Pony ou quelque part près de là pour que je puisse voir mes mères fréquemment. Juste à ce moment ĺà, j’entendais quelqu’un frapper à ma porte.
Mon coeur s’arrêta car je me demandais si cela pouvait être Albert de l’autre côté de la porte, le moment que j’avais attendu depuis des mois. Je retenais mon souffle quand j’ouvrais la porte. Malheureusement, c’était George qui venait me chercher pour voir la Grande Tante Elroy. Plus tard j’apprenais mon engagement forcé avec Neil.
La Grande Tante Elroy m’informait froidement que c’était un ordre de l’oncle William. Mes larmes et l’image faussée que je me faisais de mon père adoptif devaient avoir contraint George de désobéir à Sir William pour la première fois de sa vie et il avait eu la gentillesse de m’informer avec détail sur la façon de trouver l’Oncle William dans la villa de Lakewood sans être remarquée par le personnel domestique.
Note de l’auteur :
[1] C’est un extrait de la lettre de Candy à Archie dans Candy Candy Final Story, qui est différent dans la version manga.
[2] “Ça devrait être de l’amour” par Roxette (1989)