Ms Puddle's Haven

Ça devait être de l’amour Chapitre 1 (Partie 2)

Chapitre 1 “Mémoires” (Partie 2)

Je croyais que ma première rencontre avec l’Oncle William resterait à jamais le moment le plus surprenant de ma vie. J’étais absolument stupéfaite quand j’ai entendu sa voix, la voix que je pouvais reconnaitre n’importe où. Quand il se leva et se retourna vers moi, j’étais paralysée et abasourdie, à regarder la silhouette familière à travers la lumière éblouissante du soleil matinal inondant le solarium.

Quand mes yeux s’adaptaient progressivement aux conditions lumineuses, je pouvais enfin voir son beau visage, celui qui avait hanté mes rêves. Il paraissait éblouissant dans son élégante robe de chambre noire avec un pantalon noir, lesquels ne pouvaient cacher son physique impressionnant. Ses cheveux blonds brillaient presque dans la lumière du soleil, ses yeux tendres me regardant.

De chaudes larmes s’échappaient de mes yeux quand lentement je me rendais compte qu’Albert était celui qui m’avait adoptée il y a des années. Sur la base de toutes mes précédentes rencontres avec lui, je n’avais jamais soupçonné une fois qu’il était mon père légal. Je l’avais considéré comme un grand frère, mais jamais comme un père. Quelques instants plus tard, Albert brisait le silence en s’excusant de m’avoir menti par le passé, me souriant chaleureusement après cela. Pourtant il était resté debout à sa place, en gardant une distance entre nous.

Pendant un long moment, je ne pouvais plus rien dire car mon cerveau était en train de traiter la stupéfiante vérité.

Combien de fois avais-je rêvé de rencontrer mon père adoptif ? Seulement pour découvrir qu’il était celui que j’avais langui au cours de ces derniers mois. A plusieurs reprises j’avais aussi fantasmé de rencontrer Albert à nouveau avant cette réunion, en souhaitant que nous allions courir dans les bras l’un de l’autre avec euphorie, tout comme le moment où il m’avait retrouvée au milieu de nulle part après avoir échappé avec succès à Neil.

Maintenant mes espoirs étaient anéantis et je ne pouvais pas tout à fait expliquer mes sentiments mitigés. En me remémorant mes souvenirs, Albert était celui qui m’avait aidée à passer certaines étapes difficiles de ma vie. Il avait toujours été là pour moi, surtout quand j’étais triste ou en difficulté, me réconfortant et me tenant compagnie. Par conséquent j’étais vraiment ravie de savoir que l’Oncle William était en fait Albert. D’autre part, je n’avais plus le courage de lui poser les questions qui m’avaient tracassées pendant son absence. Comment pourrais-je demander à mon tuteur s’il éprouvait des sentiments à mon égard.

Comme de plus en plus des larmes incontrôlables coulaient sur mes joues, je commençais à trembler. Quand Albert m’informait qu’il ne savait rien à propos de mes fiançailles avec Neil, mes jambes me lachaient sans prévenir et je m’effondrais au sol comme si j’avais perdu toutes mes forces. Il s’était immédiatement précipité à mes côtés pour m’aider à me relever. Lorsque nos regards se sont croisés, je ne pouvais pas en croire mes yeux. Il avait l’air encore plus charmant que dans mes souvenirs, ses saisissants yeux bleus me regardant comme jamais aussi tendrement. D’une voix tremblante je finissais par parler et je lui demandais pourquoi il m’avait caché sa véritable identité pendant tout ce temps. Il s’excusait sincèrement à nouveau, mais ne répondait pas directement à ma question.

A genoux à côté de moi, Albert était si proche et pourtant si loin. Pourrait-il dire combien de fois j’avais désiré poser ma tête contre sa poitrine et l’enlacer comme je l’avais toujours fait avant ? Mais je me retenais de le faire en raison de notre relation embarrassante maintenant. Au lieu de cela, avec des larmes coulant sur mon visage, je continais à fixer ses yeux bleu saphir, pendant qu’il me regardait avec compassion, apparemment touché par mes larmes. Après un certain temps à se regarder l’un et l’autre, de façon inattendue il se leva et me laissa assise par terre, m’offrant gentiment de me verser une tasse de thé. En dépit d’être surprise par son comportement bizarre, je ne pouvais pas m’empêcher de me demander s’il essayait ainsi de se retenir de moi.

Après m’être entièrement calmée, j’ai voulu exprimer à Albert ma profonde gratitude, m’adressant à lui comme étant l’Oncle Wiliam, mais il a interrompu mon discours. Il prit gentiment mes mains et me demanda d’arrêter parce qu’il se sentait gêné. A cet instant, j’étais un peu surprise. Pourquoi ne voulait-il pas que je continue ? Etait-ce la gêne la seule raison ou était-ce autre chose ?

Puis il m’expliqua qu’il avait toujours voulu être Albert à l’esprit libre, même si il savait que sa vie était liée à celle de William, le patriarche de la famille. Je comprenais qu’il voulait encore que je le considère comme Albert, l’homme que j’avais toujours connu.

Plus tard, il me racontait des histoires à propos de sa soeur bien-aimée, Rosemary, la magnifique mère d’Anthony, pendant que nous nous promenions autour de la demeure ensemble, commençant d’abord par la roseraie, visitant le portail de pierre d’Archie et ensuite le portail d’eau d’Alistair. Ces endroits étaient remplis de souvenirs précieux pour moi, alors je supposais que cela devait être très douloureux pour Albert que certains de ses proches soient décédés. Du moins de la façon dont il parlait d’Anthony, je savais combien il regrettait de ne pas avoir pu faire plus pour Anthony durant sa courte vie.

Quand j’ai vu le bateau de cygne au portail d’eau, une des inventions d’Alistair qui était tombée en panne il y a longtemps, j’étais un peu surprise. Albert me disait qu’il avait réparé et il m’invitait à faire un tour avec lui sur ce bateau.

Mais nous avions fini par être trempés jusqu’aux os parce que le bateau de cygne avait accidentellement mal fonctionné alors que nous nous dirigions vers la maison de la forêt, où nous nous étions rencontrés pour la première fois près de la cascade. Pour sécher nos vêtements, Albert m’avait donnée une couverture pour que je m’enveloppe avec ; il avait simplement ôté sa chemise et mis une serviette autour de son cou. Nous nous sommes assis côte à côte en face de la cheminée pour nous réchauffer.

Cela me rappelait l’époque où Terry et moi étions assis devant une cheminée dans la demeure de sa famille en Ecosse. Comme s’il pouvait lire dans mes pensées, avec décontraction il évoqua des nouvelles au sujet de Terry, en m’informant qu’il était retourné à Broadway, selon certains journaux à sensation. J’étais vraiment heureuse pour Terry et au fond de moi-même, je reconnaissais que le temps et la distance nous auraient sans doute amenés à nous séparer.

Juste à ce moment, la pensée qu’Albert devait savoir au sujet de mon voyage à Rockstown surgit dans mon esprit. Malheureusement je ne pouvais pas me résoudre à lui demander pourquoi il m’avait envoyé ce colis. J’étais certaine que si j’abordais ce sujet, je finirais par révéler mes profonds sentiments pour lui et je n’étais pas sûr qu’il veuille le savoir maintenant.

Bien qu’Albert et moi étions à peine vêtus, je sentais un mélange de gêne et de timidité. Etant un gentleman, il me regardait à peine et était résolument concentré à maintenir le feu dans la cheminée en attisant des bûches de temps en temps. De même j’évitais de le regarder directement car je l’avais vu rarement torse nu, même s’il avait vécu avec moi pendant plus d’un an. Qui aurait pu imaginer qu’un beau et jeune célibataire avec une carrure athlétique comme Albert pouvait avoir une jeune fille comme moi ?

Alors que nous regardions tous les deux le feu paisiblement, je racontais à Albert que George était celui qui m’avait informée comment trouver l’Once William à Lakewood en me donnant des détails avec précision. Un rire s’échappa de ses lèvres tandis qu’il attisait une bûche avec un bâton. Il fit remarquer. “C’est ce que j’avais compris aussi. Je vais certainement le remercier dès que j’en aurais l’occasion”.

“Moi aussi,” murmurai-je.

Lorsque nous avions échangé un regard rapide après cela, ses yeux brillants par la lueur du feu, m’avaient captivée. Instantanément, le souvenir de l’instant où il m’avait montré ses beaux yeux pour la première fois il y a des années refaisait surface et je ne pouvais pas détacher mes yeux de son visage. Comme il me regardait, mon pouls s’accéléra et je sentais que je commençais à rougir.

Puis avec un sourire tendre se répendant sur son visage, il disait simplement “Candy, je pense que nos vêtements sont secs maintenant.”

Alors que nous nous changions dans des chambres séparées, je me demandais si c’était inapproprié que je trouve Albert attirant. Honnêtement je ne savais pas qu’il était mon tuteur jusqu’à aujourd’hui et sans doute j’avais déjà développé des sentiments forts pour lui. Je ne pouvais pas juste l’oublier et je savais que je ne voulais pas non plus.

Le coeur lourd, je sortis rejoindre Albert. Il me demandait gentiment. “Candy, quels sont vos projets pour ce soir ?”

“Oh mon Dieu” Je n’ai aucune idée” m’exclamais-je. Comme mon seul but en venant à Lakewood était de faire appel à mon père adoptif pour annuler l’engagement, je n’avais même pas prévu où j’allais passer la nuit.

Alors que je me trouvais à court de mots, regardant Albert d’un air absent, il me proposait avec un sourire sincère, “Aimeriez-vous rester ici avec moi ?”

Apres avoir entendu son invitation, mon humeur s’allégeait. J’acceptais sans tarder sans aucune hésitation parce que je ne pouvais pas être plus heureuse nulle part ailleurs ! Il semblait ravi de ma réponse et il suggérait, “Faisons notre dîner ensemble alors Candy. Je crois que vous devez avoir faim maintenant, parce que moi-même je suis affamé ! Je n’ai pas beaucoup mangé depuis ce matin.”

Je le coupais, en frappant mes mains avec impatience. “Hourra ! Je n’ai pas goûté à votre cuisine depuis un très long moment !” J’avais volontairement insisté sur le mot “long.”

Albert me lança un regard penaud, en soupirant profondément. “Je suis désolé, Candy. Je n’avais pas d’autre choix que de vous quitter…”

Il s’interrompit brusquement, hésitant. Immédiatement, il se reprenait et revenait sur le précédent sujet. “Candy, allons nous commencer à préparer notre dîner ?”

Après cela Albert s’était rendu directement à la cuisine. Je le suivais pour l’aider à préparer. Etant occupé, il semblait exceptionnellement calme, probablement absorbé par ses pensées. Pendant tout ce temps, je repensais à ce qu’il avait mentionné plus tôt sur le fait qu’il n’avait pas eu d’autre choix que de me laisser. Je pouvais à entendre sa voix troublée que cela n’avait pas dû être une décision facile pour lui.

Seulement alors il m’est clairement apparu pourquoi il avait disparu cette nuit d’hiver il y a quelques mois. Au moment où il a retrouvé sa mémoire, il s’était souvenu de l’adoption. Depuis il avait dû traverser de sérieux conflits émotionnels s’il éprouvait des sentiments pour moi et cette situation avait duré probablement pendant un certain temps jusqu’à qu’il entende ma dispute avec la propriétaire au Magnolia. Peut-être qu’après avoir entendu la rumeur à son sujet comme étant un gangster et que nos voisins aient compris que nous n’étions pas réellement frère et soeur, il avait finalement écouté sa conscience et avait décidé de me quitter pour de bon pour de pas me causer d’autres problèmes.

Si tel était le cas, cela avait un sens pour moi maintenant pourquoi il ne m’avait pas contactée pendant tout ce temps sauf quand il avait essayé de me ramener à Terry. Il devait probablement vouloir oublier ses sentiments envers moi afin d’en finir avec ses tourments.

Avec ces pensées troublantes dans ma tête, bien que cela était pure spéculation, je me sentais en colère, me demandant si Albert avait déjà atteint son objectif après tout ce temps sans être à mes côtés. Dans le même temps je réfléchissais à la façon d’obtenir la réponse à cette brulante question.

Pour le moment, Albert était tellement préoccupé à cuisiner qu’il ne savait pas que je l’observais. Quand il sentit qu’il était surveillé, il arrêta ce qu’il faisait et me fit un sourire en demandant “Candy, pourriez-vous s’il vous plaît me passer cette planche à découper

là-bas ?”

Il avait agi comme si il ne savait pas que je le regardais. Puis il me donna des instructions de ce qu’il fallait faire pour l’aider dans la cuisine. Pendant ce temps, avec décontraction il me disait que chaque fois qu’il avait de longs repos entre chaque voyage d’affaires, il se retirait à la maison de la forêt pour y passer une nuit ou deux pour profiter de la nature et de l’indépendance. Il avait dejà prévenu le personnel domestique à l’avance, qu’aujourd’hui serait un de ces jours, c’est la raison pour laquelle il y avait assez de nourriture dans le garde-manger pour cuisiner tout ce qu’il aimait.

“Venez-vous ici aussi en bateau ?” je demandais avec un petit sourire, faisant de mon mieux pour me distraire. Au moins je devais me sentir honorée qu’il m’ait emmenée ici avec lui dans son refuge.

Il hocha la tête et dit. “En fait la réponse est non. Je viens d’habitude ici en marchant le long de la rivière, en appréciant le paysage sur mon chemin.”

“Alors, pourquoi avait vous réparé le bateau de cygne d’Alistair? ” J’étais curieuse.

“Je ne sais pas. Peut-être que j’ai pensé que c’était une perte de le laisser à l’abondon ?” il terminait avec un sourire éclatant sur son visage.

“Je le pense aussi Albert,” je l’approuvais aussitôt.

Après une courte pause, son sourire se transforma en un sourire ironique puis il continuait, “A propos, George avait raison, que j’aime passer mes matinées dans ce solarium et le personnel domestisque ne doit pas me déranger du tout.

Je répondais rapidement, “Mais vous avez eu un intrus ce matin !”

Il éclata de rire et j’en faisais autant peu après. Cela faisait un long moment depuis notre dernier éclat de rire ensemble.

Lorsque nos rires diminuaient progressivement, je lui demandais sérieusement “S’il vous plaît soyez honnête avec moi, Albert. Ai-je troublé votre solitude ? Préférez-vous être seul ?”

Son expression changea presque imperceptiblement. Me regardant dans les yeux, il semblait lutter pour trouver les mots. En attendant, je commençais à m’inquiéter à propos de ce qu’il allait me dire. Je voulais vraiment savoir pourquoi il m’avait emmenée ici à la maison de la forêt, son havre de paix. Appréciait-il vraiment de passer du temps avec moi ou était-il juste poli ? La dernière chose que je voulais entendre de lui était qu’il ait voulu entretenir le lien père-fille.

Un moment plus tard, il ria et détourna son regard vers la cuisson. “Bien au contraire, Candy. Je suis plus que heureux de vous être présentée aujourd’hui et que vous ayez accepté mon invitation de vous joindre à moi ici.” Sa voix était douce et même amicale, mais aucune émotion n’était évidente.

Quand je réfléchissais à ce qui l’avait rendu hésitant un moment, Albert changea de sujet en me disant que l’un de ses serviteurs viendrait dans la matinée pour vérifier au cas où il aurait besoin de quoi que ce soit. La plupart du temps, Albert renvoyait gentiment le serviteur tout de suite, mais cette fois, il laisserait une brève note au serviteur pour lui demander de contacter George en son nom.

“Je vais demander à George de venir ici demain après-midi et je suis sûr qu’il comprendra la raison pour laquelle je lui demande de venir. En tout cas, je ne veux pas que les serviteurs sachent que vous êtes ici avec moi,” il terminait avec un ton neutre me regardant avec un air déterminé.

“Pourquoi ? Quel est le problème ?” Je n’étais pas offusquée mais je ne le comprenais pas tout à fait non plus.

“Vous êtes trop innocente, Candy.” Son visage s’éclaira dans un doux sourire et il m’expliquait patiemment, “je ne veux que personne sache que nous sommes ensemble juste nous deux, à l’exception de George. La plupart des employés ne savent pas que vous êtes ma…ma…” Il s’arrêta pensif et me jettant un coup d’oeil avant de poursuivre, “Bien, ils ne savent pas à propos de notre relation.”

J’étais soulagée au delà des mots quand j’apprenais qu’il était clairement réticent à dire que j’étais sa fille, tout comme je ne voulais pas penser à lui comme étant mon père. Quand j’étais sur le point de le remercier d’être prévenant, soudainement il demandait inquiet, fronçant légèrement ses sourcils, “Avez-vous confiance en moi ?”

Alors il me traitait effectivement comme une dame ! Je répondais d’une voix ferme, “Bien sûr ! Albert, je vous ai toujours fait confiance, donc ne vous inquietez pas à propos de cela,” je lui assurais avec un grand sourire sur mon visage. Après tout, nous avions partagé la même chambre comme frère et soeur pendant plus d’un an et il avait toujours été un gentleman.

“Merci, Candy,” répondit-il avec un soupir de soulagement avant de déplacer son attention à la préparation du dîner. Puis il me fit remarquer sans me regarder, “Je sais que j’aurais pu vous présenter aux serviteurs, mais pas aujourd’hui. Peut-être la prochaine fois quand vous reviendrez.”

J’étais intriguée par ce qu’il venait de me dire, ce qui indiquait qu’il avait pesé toutes les options et qu’il avait decidé de passer encore du temps avec moi seul, au moins pour un jour, sans regards indiscrets autour de nous. Je savais que de ce fait nous devions observer l’étiquette quand les serviteurs seraient avec nous, ce qui ne nous enchantait pas beaucoup. Pourtant la pensée qu’Albert m’avait demandé de le rejoindre dans son havre de paix signifiait beaucoup pour moi et je sentais que j’étais quelqu’un de très spéciale pour lui, surtout parce qu’il était censé avoir du temps pour lui, pour profiter de sa liberté et être loin de tout le monde.

Je dois admettre que j’ai passé de merveilleux moments avec Albert à partir de cet instant. Nous avions repris nos vieilles habitudes, nous traitant l’un et l’autre comme nous le faisions comme si le temps ne nous avaient jamais séparé du tout. Après un grand dîner en plein air tout en profitant d’un magnifique coucher de soleil, nous étions revenus à la maison de la forêt pour nous reposer. Albert avait suggéré que j’utilise le seul lit de la maison et qu’il dormirait sur le canapé juste à côté. Au début j’ai essayé de protester, en plaisantant que je ne devrais pas utiliser son lit, mais il a insisté. Assez rapidement, je tombais d’épuisement. Cela avait été une longue journée pour moi et je n’avais aucun problème à m’endormir, me sentant comblée d’avoir été réuni avec Albert en fin de compte. En fait cela faisait depuis longtemps que je n’avais pas eu un merveilleux et profond sommeil.

Après avoir passé la nuit avec Albert et ses amis les animaux dans la maison de la forêt, il m’emmena le lendemain dans ses endroits préférés dans les environs, pour faire ensemble toutes sortes d’activités amusantes à l’extérieur. En somme je ne m’étais pas sentie aussi vivante et ravie depuis des mois et ces deux jours là deviendraient certainement l’un de mes meilleurs souvenirs de ma vie.

En fait, j’appréciais tellement la présence d’Albert que je ne me souciais pas vraiment de ce que nous faisions tant qu’il était là avec moi. Plus tard, j’avais même suggéré de faire deux longues chaînes de fleurs, une pour lui et une pour Pouppé, en souvenir pour eux.

Après avoir cueilli toutes les fleurs dont j’avais besoin, Albert me dit d’un ton triste qu’il n’avait pas beaucoup dormi la nuit précédente, aussi il voulait faire une sieste pendant que je travaillais seule sur mon petit projet.

Il s’allongea derrière moi et s’endormit rapidement. Comme je savais que George viendrait dans peu de temps j’essayais de faire de mon mieux pour travailler aussi vite que je le pouvais. En pensant à George, il m’est soudainement apparu qu’il avait peut être senti les conflits intérieurs d’Albert aussi. Ou Albert s’était-il confié à lui ? Quoi qu’il en soit, Albert avait dû contacter George peu après avoir guéri et repris le travail dans l’entreprise familiale, même s’il avait choisi de rester avec moi dans les faubourgs de Chicago. C’est la raison pour laquelle Albert devait travailler si dur tous les jours et cela expliquait également pourquoi nos voisins l’avaient vu avec d’autres hommes en costumes noirs et qu’il avait un revenu supplémentaire de temps à autre.

Ainsi le George habituellement discret avait choisi de désobéir à Sir William, en me révélant ses allées et venues, pleinement conscient que la Grande Tante Elroy avait abusé de son nom. Quand je rencontrerais George plus tard, je le remercierais de tout mon coeur, bien qu’aucun mot ne saurait assez fort pour décrire combien je lui étais reconnaissante qu’il m’ait conduite à Albert.

Dormant à poings fermés, Albert semblait si paisible, beau et même plus jeune. Je le regardais tendrement et la sensation de chaleur qui traversait tout mon corps me disait que je ne regardais pas mon frère ni mon père, mais de l’homme dont j’étais amoureuse. Pourtant je ne savais toujours pas ce qu’Albert ressentait pour moi et j’espérais que mes sentiments n’étaient pas à sens unique.

Au moins je pouvais voir qu’il appréciait aussi beaucoup ma compagnie et rien ne laissait sous entendre qu’il me considérait comme sa soeur. En fait aucun de nous n’avait encore jamais mentionné notre relation adoptive, mais je ne pouvais pas nier que nous avions tous les deux montré une certaine réserve et retenue. Que ce soit intentionnel ou non, nous avions évité d’être trop proche physiquement l’un de l’autre, sauf maintenant qu’il faisait la sieste juste derrière moi.

Avec un voeu pieux, je pensais peut-être qu’Albert ne pouvait pas faire le premier pas pour avouer ses sentiments parce depuis il était censé être mon tuteur ? Devais-je alors lui faire savoir mes sentiments ? De plus je n’avais aucune idée de quand je le reverrais, cela pourrait être ma dernière chance maintenant. Soudain une idée me vint à l’esprit.

Après avoir fini mon exceptionnelle longue chaîne de fleurs pour Albert, je le reveillais de sa sieste. Comme il ouvrait les yeux à contrecoeur, il paraissait étourdi par sa profonde sieste. Il se gifla même pour se réveiller et se frotta durement le visage. Quelques instants plus tard, il se redressa sur ses coudes, mais il abîma légèrement la forme de ma chaîne de fleurs.

Alors je lui demandais de s’allonger à nouveau afin de la réparer. Lorsque je l’ai fait, il semblait visiblement stupéfait de voir le travail fini. La chaîne était en forme de coeur avec moi-même encerclée à l’intérieur et tout le reste de la chaîne reposait sur le dessus de son corps.

Alors qu’il était sans voix, peut-être encore sous le choc, je lui demandais pudiquement, “Aimez-vous ?”

C’était le mieux que je puisse faire pour m’exprimer, mais nous avions tous les deux entendu un klaxon après cela. George était déjà là pour moi et je savais que je devais partir. Je voulais demander à Albert quand je le reverrais à nouveau mais je croyais qu’il se montrerait s’il le voulait. Je suppose que mon message avait été assez clair.

(Fin du flasback)

Cependant lorsque j’ai vu qu’Albert était venu aujourd’hui pour la fête de fiançailles, pour moi pour faire face à la Grande Tante Elroy, je me suis sentie profondément émue. Cela montrait qu’il se souciait vraiment de moi parce qu’il était censé profiter d’une pause entre ses voyages d’affaires effrénés.

Juste à ce moment là, tout en marchant le long du lac, j’avais repéré un arbre robuste avec des branches fortes et je ne pouvais pas résister à l’envie de grimper bien que je portais une robe fragile. Une fois que j’étais proche du sommet de l’arbre, la vue spectaculaire était à couper le souffle. Je pensais que quand Albert viendait plus tard, il serait heureux de se joindre à moi pour admirer le magnifique lac derrière le somptueux manoir d’un endroit élevé.

Ou se comporterait-il comme l’Oncle William ? Albert avait agi très différemment plus tôt à la fête de fiançailles comme quelqu’un qui avait l’autorité absolue dans la famile. Que diraient les invités s’ils voyaient Sir William assis sur une branche d’arbre comme un adolescent non raffiné ? Eh bien, si Sir William devait préserver son image irréprochable, je pourrais toujours descendre.

Alors que je m’attendais à ce qu’Albert ait quelque chose de particulier à me dire, je réalisais que je n’avais pas encore écrit à mes mères de la Maison Pony depuis un long moment déjà. Il était temps de leur donner quelques nouvelles. En particulier, je voulais décrire comment j’avais rencontré mon père adoptif et comment il était venu à mon secours lors de mes fiançailles forçées.

Inutile de dire, je n’allais pas leur parler de mes sentiments pour mon tuteur. Tout d’abord je ne voulais pas que mes mères s’inquiètent pour moi. Plus important encore, j’étais très confuse au sujet de ma relation avec Albert. J’avais souhaité qu’il ne fasse pas référence à mon propos comme étant son “importante fille adoptive” quand il avait parlé à la Grande Tante face à tous les invités. Je savais que c’était vrai, mais il avait néanmoins blessé mes sentiments. J’avais le sentiments que c’était sa façon de me protéger de ces vilaines rumeurs à cause de Neil qui nous accusait d’avoir vécus ensemble par le passé.

En fin de compte, je voulais savoir ce qu’Albert pensait de nous ou de notre relation du fond de mon coeur.

Qui suis-je pour Albert ?

(A suivre…)

Ça devait être de l’amour

Note de l’auteur.

Je me sentais incapable quand j’essayais de décrire comment Candy avait découvert la véritable identité d’Albert et ses réactions ultérieures. C’était un moment choquant pour tous les deux et pourtant très romantique et même amer. Peu importe combien d’efforts cela m’a pris, j’ai encore le sentiment que je n’en ai pas assez fait pour capturer l’essence et la beauté de cet épisode dans le manga.

Je sais aussi qu’il y a quelque chose de différent à propos de cette rencontre dans Candy Candy Final Story, mais je préfère bien plus celle de la version manga.

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