Le Journal Chapitre 2
Merci beaucoup, Marylou97 et Antlay, pour traduire de l’anglais vers le français!
-Ms Puddle
Chapitre 2
Comme nous voyagions avec nos partenariats d’affaires, nous n’avions pas beaucoup de temps libre et le travail était inévitable. Quand nous sommes arrivés à São Paulo après plusieurs jours de voyage à bord d’un paquebot parti de New-York, nous avions réunions sur réunions avec des partenaires d’affaires locaux. George était encore une fois extrêmement digne de confiance et compétent et j’ai beaucoup appris de son expérience. En plus de cela, ce qui m’ étonnait le plus c’est que je commençais vraiment à aimer le travail.
Après notre dernière réunion de ce soir, je suggérais que nous retournions à notre hotel à pied, car il était seulement qu’à quelques pâtés de maison. Cependant, on ne s’ attendait pas à ce qu’il fasse aussi froid.
“Il doit faire chaud à la maison et ici l’hiver vient tout juste de commencer,” je faisais remarquer à George, en tirant le col de ma veste afin de me protéger de l’air frais du soir.
Avec un demi sourire, il repondit : “Oui… Il semble qu’il va faire encore plus froid demain.”
En continuant notre chemin, j’ aperçus exposé dans une vitrine, un très élégant manteau d’hiver, vert pâle. “George, attendez moi une minute”.
Je m ‘ arrêtais pour le regarder de plus près, me rappelant le jour où j’avais acheté un manteau de printemps à Candy à Rockstown, dans une tentative pour la ramener vers Terry. A ce moment là une idée me vient à l’esprit. Si j’ai eu le courage et le coeur de faire ça pour elle à l’époque, pourquoi ne pourrais-je pas le faire maintenant? Ce qui m’importe le plus, c’est son bonheur, non?
Cependant le magasin était fermé depuis longtemps, je dis à George, “S’il vous plaît, rappelez moi de venir acheter ceci plus tard.”
Il hocha la tête et repondit : “Ca ira très bien à Melle Candice. Ça lui fera un beau souvenir. ”
Tout comme les nuits précédentes, il était déjà bien après minuit lorsque j’avais un peu de temps de libre dans ma chambre d’hôtel. Cependant ce soir j’avais envie d’écrire à Candy, car il était probable qu’elle avait déjà reçu ma brève réponse. En fait chaque fois que j’avais des moments de solitude pendant ce voyage d’affaires, je réfléchissais souvent à la façon de répondre à ses questions dans sa lettre précédente, donc j’avais juste besoin de mettre mes pensées par écrit. Par conséquent je n’avais pas trop de difficulté à écrire cette fois.
‘Chère belle (peut – être?) Candy,
Je suis maintenant à l’hôtel à São Paulo. Il est un peu plus de deux heures du matin. Enfin j’ai un peu de temps pour moi.
Ne t’inquiètes pas, je vais bien.
Je prends vraiment plaisir à travailler ces temps-ci.
Je pense que je dois avoir du sang de mon père William qui coule dans mes veines.
Je suis content que tu ais aimé ton anniversaire. Je suppose que tu as également apprécier la fête!
Je suis désolé d’avoir dû te laisser au milieu de la fête.
…‘
Puis, je lui décris exactement à quel moment j’ai retrouvé la mémoire et ce qui s’est passé avant et après. Je lui dois des explications après tout.
‘…
J’aurais dû te le dire tout de suite, mais je ne pouvais pas.
Je le regrette encore.
De plus je ne voulais pas quitter cette vie réconfortante que je menais avec toi, Candy.
…‘
Serait-elle en mesure de faire le lien avec le fait que je lui cachais mon rétablissement parce que je ne voulais pas me séparer d’elle? Ce n’est pas parce que je voulais fuir ma famille que j’ai continué de vivre avec elle, mais malgré mon dilemme, je me languissais de voir son visage souriant à la fin de chaque longue journée de travail.
‘…
si je ne t’avais pas rencontré-
Candy,
A cette époque, je n’étais rien de plus qu’un homme louche sans mémoire, sans identité.
Mais tu ne m’as pas quitté! Tu ne m’as pas quitté même quand tu as été renvoyée de l’hôpital.
Tes paroles “tes souvenirs vont sûrement revenir” m’ont aidé à garder le moral
Juste une fois je t’ai sauvé, mais toi.
Je ne pourrais jamais assez te remercier.
Je veux savoir où se trouve ton bonheur.
Je vais certainement prendre des vacances et je viendrai te voir quand je serais de retour.
Bert‘
Je ne peux pas m’ imaginer ce que je serais devenu sans elle alors. Elle ne m’a jamais laissé tomber, m’encourageant tout le temps, même si sa réputation était détruite à cause de moi. Malheureusement, j’étais celui qui l’avait quitter et non l’inverse.
Après lui avoir écrit cette lettre, je crois que j’étais prêt à affronter l’avenir. Ce n’était pas juste pour elle, si je continuais à rester vague à propos de mes sentiments pour elle, mais avant que je lui dévoile toute mon âme, je devais découvrir ce qui la rendait heureuse, même si cela signifiait qu’elle retourne près de Terry. Je me disais, si ele est heureuse, alors je serais heureux pour elle. C’est sûr je souffrirai pendant un certain temps s’ il s’ averait que j’ai mal interprété ses sentiments envers moi, mais je devrais être capable de survivre et de continuer à veiller sur elle par la suite.
Donc, le lendemain, j’ informais George de mon projet de me rendre à la maison de Pony après ce voyage d’affaires. Il reconnaissait que je méritais une courte pause et me promettait qu’il ferait de son mieux pour que je puisse prendre un congé.
Lorsque nous étions de retour en juillet, j’étais ravi de trouver la lettre de Candy dans ma boîte aux lettres. Cela signifiait qu’elle avait lu ma longue lettre :
‘Cher Albert,
Quand vas-tu revenir de São Paulo?
Quand viendras-tu à la maison de Pony?
Si tu es si reconnaissant envers moi, j’espère que tu viendras bientôt.
Eh bien, “Bert”, est-ce ainsi que les gens t’ appelaient?
C’est si mignon!
Et maintenant c’est tout pour aujourd’hui.
Je veux juste te revoir et te parler personnellement.
Peut-être que je suis avare?
Candy‘
Avare? Bien sûr que non. Cette réponse faisait qu’elle me manquait encore plus et j’étais impatient de lui rendre visite! Bien que sa lettre était très courte, il était évident qu’elle désirait me voir? Est ce que je lui manquais aussi?
Merci à George, je serais libre le week-end prochain. Puisque Candy travaillait à la clinique Joyeuse du docteur Martin, je pensais que le dimanche serait plus approprié pour nous deux. D’ailleurs, j’avais l’intention de lui faire une surprise car elle ne savait pas encore que j’étais de retour à Chicago. [1]
Cette fois, j’apportais son journal avec moi à Lakewood. Je le posais sur le bureau dans la verrière, cette même pièce où elle avait découvert ma véritable identité, il y a un bon moment déjà. Après avoir pris connaissance de la choquante vérité, je crois qu’elle était assez intelligente pour comprendre que j’étais en possession de son journal intime. Pourtant, elle n’avait jamais mentionné quoi que ce soit à ce propos et je ne l’avais pas fait non plus.
Maintenant que j’avais pris la décision de lui rendre, je me sentais extraordinairement calme et même détendu vis-à-vis de tout ça. J’étais prêt pour le pire. Si ce journal prouvait qu’elle aimait toujours Terry ou que d’une façon ou d’une autre, cela ravivait son amour pour lui, qu’il en soit ainsi. C’était son trésor après tout, et je n’avais pas le droit de le garder avec moi pour toujours.
Ainsi après une nuit de sommeil paisible, j’étais prêt à partir pour la maison de Pony, dès le petit jour. Quand je m’habillait, plutôt que de porter ma tenue décontractée habituelle, je voulais aujourd’hui, me présenter sous mon meilleur jour, car j’allais rencontrer la femme dont j’étais amoureux.
Je choisissais donc l’une de mes plus belles chemises noires, que Vincent, le mari de ma défunte soeur Rosemary, m’avait acheté en France, il y a deux ans. Après tout c’était mon jour de jugement et peu importe ce qui en résulterait, ce serait une journée mémorable. J’espérai seulement qu’ aujourd’hui, Candy ne me demanderait pas de grimper avec elle dans un arbre.
Plus j’ approchais de ma destination et plus je devenais nerveux. Ma respiration devenais superficielle et plus rapide et mon coeur commençait à palpiter. La route me semblait beaucoup plus longue que d’habitude car j’étais impatient de revoir Candy ; c’était la première fois que je la reverrai depuis son anniversaire en mai. Comment réagirait-elle à ma visite impromptue? Serait-elle peu enthousiaste ou même indifférente, me disant qu’elle avait beaucoup de corvées à faire aujourd’hui? Peut-être était-elle réticente à passer une journée entière avec moi? Je croisais mes doigts en espérant qu’elle ne soit pas déjà sortie avec les enfants, puis j’appuyais fortement sur mon accélérateur pour aller plus vite.
Afin de ne pas me faire remarquer, je m’étais intentionnellement garé loin de la maison de Pony. Mais un adolescent s’ approchait de la voiture au moment où je coupais le moteur. Il avait de bonnes manières, parce que quand il s’ est approché, il s’ inclina légèrement et me salua : “Bonjour, Monsieur Ardlay”.
Ai-je déjà rencontré ce jeune homme ayant fière allure? Comment se fait-il qu’il connaisse mon nom? Puis il me demanda : “Etes vous ici pour voir le chef? Elle n’est pas à la Maison de Pony en ce moment.”
Mon coeur se serra, mais maintenant je le reconnaissais, donc je m’exclamer : “Tu es Jimmy? Tu as beaucoup grandi et même ta voix a mué!”
“Je suis un grand gars maintenant, Monsieur Ardlay, ” marmonnait-il en rougissant pendant que je sortais de ma voiture. Quand j’étais sur le point de lui demander où se trouvait Candy, il comparait sa taille avec la mienne et soupirait fortement, “Je suis toujours plus petit par rapport à vous. Pas etonnant que le chef me traite comme un jeune garçon, même si je suis déjà plus grand qu’elle.”
J’étais surpris par ses commentaires. Pourquoi essayait-il de se mesurer à moi?
Puis il ajouta, “Le Chef est allée à la rivière pour pêcher avec les autres enfants. M. Cartwright avait besoin de mon aide ce matin après la messe du dimanche, mais comme j’ai terminé, j’étais en chemin pour lui donner un coup de main. Voulez-vous que je l’informe que vous êtes ici?”
“Non”, je répondis, à la fois soulagé qu’elle soit toujours dans les environs. “Peux-tu s’ il te plait m’indiquer où se trouve la rivière?”
Etonnament il se mit à rire et très vite il ricana, “Je suis désolé, Monsieur Ardlay. Je ne peux pas m’empêcher d’imaginer sa réaction, surtout que je sais qu’elle doit être dans un état lamentable, maintenant. ”
Nous avons tous les deux éclater de rire. Cela faisait longtemps que je n’avais pas ri de bon coeur. Puis il me dit : “Quoi qu’il en soit, je ferais mieux de vous conduire auprès d’elle maintenant. Chef sera fâchée si elle apprend que je vous gardé avec moi sans le lui dire.”
“Bien sûr, s’ il te plait,” je répondis, de plus en plus impatient.
Puis il me suggéra, “S’ il vous plait venez par ici, Monsieur Ardlay, je vais vous montrer le raccourci.”
Il m’emmena sur la colline de Pony et sur le chemin, je tentais de convaincre Jimmy de m’appeler Albert, tout comme Candy. J’abandonnais après un certain temps, parce qu’ il m’expliqua : “Melle Pony insiste pour que l’on vous appelle Monsieur Ardlay, même si nous savons tous que Candy vous appelle par votre prénom. J’ai protesté plus d’une fois, mais Soeur Maria ne cesse de dire que Candy est un cas spécial. ”
Puis il imita la voix de Candy “Albert ci et Albert ça…”
Instantanément je mis à rire de son imitation et il dit : “Je ne pense pas que vous sachiez le nombre de fois qu’elle peut vérifier si vous lui avez envoyé une lettre.”
En entendant ces paroles, je ne pouvais pas m’empêcher de me sentir comblé, puis je lui fit remarquer : “Je vois que tu lui portes beaucoup d’attention, Jimmy.”
Son visage vira au rose, je gloussais et je commentais : “En passant, Albert n’est pas mon prénom mais peu importe.”
“Vraiment?” me demanda-t-il, confus, mais juste à ce moment, j’endendis au loin une voix féminine “Albert? C’est bien toi, Albert?”
Mon coeur battait la chamade. C’est Candy! Je tournais la tête en direction du son de sa voix et je la vis monter en courant à toute vitesse, ses cheveux flottants derrière elle. Je descendais donc en courant vers elle et quand elle était près de moi, elle sauta et jeta ses bras autour de mon cou en s’ ecriant : “Mon prince, tu es là…enfin! Dis-moi que ce n’est pas un rêve…”
Elle m’appelle toujours ‘mon prince‘!
“Non Candy, tu ne rêves pas”, je lui répondis tendrement, en la serrant. Les émotions m’inondaient actuellement car je m’apercevais qu’elle était loin d’être indifférente. En fait, j’étais si intensément ému que je devais lutter contre l’envie de lui avouer mon amour sur le champs. Je devais constamment me rappeler que je devais attendre jusqu’à ce que je sois convaincu qu’elle s’était déjà remise de sa séparation avec Terry. Lui rendre son journal intime plus tard dans la journée, serait la première étape importante.
Pendant que nous nous tenions serrés dans les bras de l’un et de l’autre, Jimmy toussa et dit : “Chef, je vais te remplacer pour surveiller les enfants en bas près de la rivière.”
Elle relâcha son étreinte aussitôt et se redressa en rougissant. “Merci Jimmy. J’apprécie.” Je suppose qu’elle n’avait pas remarqué la présence de Jimmy.
“Aucun problème, Chef, de toute façon je n’ai rien à faire pour l’instant” répondit-il avec un sourire rassussant.
Puis, elle expliqua avec un air embarrassé : “Je venais chercher une canne à pêche…mais je me suis laissée emporter parce que je n’en croyais pas mes yeux…”
Embarrassée, sa voix s’estompait et Jimmy en profitait pour la taquiner : “Chef, tu n’as plus besoin de t’expliquer.” Puis il se retourna vers moi et me dit : “Passez une bonne journée, Monsieur Ardlay!” Il nous salua ensuite de sa main droite et descendit la colline en sifflant.
Mais ce que fit ensuite Candy me laissa perplexe. Je remarquais qu’elle tournait la tête de gauche à droite ; alors je lui demandais un peu confus : “Candy, qu’est-ce que tu cherches?”
“Albert, est-ce que George vient te chercher bientôt?” elle me demanda en fronçant légèrement ses sourcils.
“Non je lui ai demandé fermement de ne pas me déranger cette fois”, je lui répondis me sentant toujours coupable de la quitter en plein milieu de quelque chose. Puis je lui demandais, en essayant de rester pausé : “Es-tu libre aujourd’hui?”
Elle me répondit en levant les sourcils, comme pour me taquiner : “Çela dépend, pourquoi?”
Mon pouls s’accélérait et j’avais exceptionnellement chaud. Si je ne me trompais pas, c’était la première que je l’invitais officiellement à sortir. Je prenais donc mon courage à deux mains et lui dit : “Candy, je dispose de toute la journée pour faire ce que je veux.”
Ses sourcils remontaient un peu plus. Elle me dit en souriant : “Et puis?”
C’était beaucoup plus difficile que je ne le pensais, mais j’étais content d’avoir répété mon message dans ma tête auparavant. “Je veux passer mon jour de congé avec toi. Veux-tu bien accepter mon cadeau d’anniversaire tardif?”
En entendant cela, elle s’ exclama avec entrain : “Est-ce que ça veut dire que nous avons beaucoup de temps pour grimper ensemble sur mon arbre préféré, Albert?”
Sa question me fit rire, bien que je n’étais pas sûr s’il s’ agissait d’un “oui” de sa part. Mais elle se hâta de commenter : “J’ai remarqué que tu t’étais fait beau et je ne veux pas abîmer ta belle chemise. As-tu deja des projets en tête?”
Maintenant que je pouvais mieux la regarder, je dois dire que Jimmy avait eu tort. Candy était loin d’être dans un état lamentable. Ses couettes étaient un peu ébouriffées parce qu’elle avait joué avec les enfants, mais ses joues roses et ses yeux ronds et brillants suffisaient pour la rendre très séduisante à mes yeux, même si elle portait des vêtements simples. J’éprouvais un désir irrésistible de l’enlacer encore une fois, mais mon éducation stricte m’aidait beaucoup dans des moments comme celui-ci. En faisant une révérence je suggérais : “Oui, j’ai quelque chose en tête. Me ferais-tu l’honneur de m’accompager à Lakewood aujourd’hui?”
Elle prit une brusque inspiration à cette invitation et me répondit en me demandant : “Qui d’autre sera là? Et pour quelle occasion?”
Je me raclais la gorge bruyamment pour cacher ma nervosité. “Juste nous deux, Melle Candice et vraiment rien de spécial. Donc si nous revenions à ma question initiale. Es-tu libre aujourd’hui?”
Elle semblait ravie, ses yeux grands ouverts pétillants et remplis de joie de vivre, mais quelques secondes plus tard, elle afficha un air prudent sous son sourire. Elle reformula lentement mes paroles pour s’ assurer qu’elle avait bien compris : “Donc, le Prince des Collines m’emmène à Lakewood pour passer tout simplement du temps avec moi?”
Mes lèvres se rétractaient et je bougeait ma tête de haut en bas pour confirmer. En hochant la tête avec empressement, elle tapa des mains et me répondit avec enthousiasme : “Je dois aller me changer et informer mes mères avant de partir!”
“Excellent! Allons-y alors!” J’étais extrêmement soulagé maintenant et je souriais jusqu’aux oreilles. Candy avait plus que volontiers accepté de faire le voyage avec moi jusqu’à Lakewood ; donc en fait, toutes mes inquiétudes s’étaient avérées inutiles. En nous dirigeant ensemble vers l’orphelinat, je lui rappelais : “Candy, tu m’appelles toujours le Prince des”
“Oups! Je ne peux pas m’en empêcher,” dit-elle bien fort en tirant la langue. “Peut-être que je devrais plutôt t’appeler papa ou Oncle William?”
“Quoi?” Je m’exclamais stupéfait, en faisant semblant d’être en colère. Mais sans crier gare, elle avait déjà commencé à s’ éloigner de moi en riant joyeusement. Le plus drôle c’est qu’elle ne courait pas vite du tout et elle passait son temps à se retourner vers moi pour me regarder, comme si elle voulait m’attirer vers elle. Je comprenais son jeu et quand elle réalisa que je l’avais rattrapé, elle poussa un cri et je devais faire de gros efforts pour assouvir mon désir d’enrouler mes bras autour de sa taille afin de la serrer fort contre ma poitrine. A la place je saisissais doucement son poignet droit et je m’approchais d’elle pour lui donner un baiser sur la joue. Elle rougit comme s’ il s’agissait de son premier baiser.
“Est-ce que ça va Albert?” Sa question me sortit de ma rêverie ; Se forçant à sourire, son visage était crispé. Je réalisais que je lui avais effectivement saisi le poignet pour l’empêcher d’aller plus loin, mais je ne l’avais pas embrassé. C’etait un fantasme mais il semblait si réel.
“Je suis désolé, Candy, t-ai-je fait mal?” Je la relachais rapidement. En réponse à ma question, elle me fit signe que non, mais elle avait l’air très timide pour une raison inconnue. J’avalais difficilement ma salive et je faisais comme si de rien n’était, puis je lui parlais en plaisantant à moitié. “Ne m’appelle plus jamais papa, ou je rentre dans ton jeu et je t’appellerai grand-mère. Est-ce clair, Mademoiselle Candice?” [2]
Elle hocha la tête, ses yeux pétillants, ses lèvres formant un large sourire espiègle ; je levais les yeux au ciel en faisant semblant d’être en colère. Juste à ce moment, je me rendis compte que nous nous trouvions à l’ombre d’un arbre gigantesque où une échelle de corde était suspendue à l’une de ses plus grosses branches. Je lui demandais : “Est-ce toi qui l’a installé, Candy?”
En hochant la tête, elle répondit : “Ce n’est pas moi, c’est Jimmy. Il dit que les enfants ne sont pas tous aussi courageux et agiles que nous, alors il l’a installé pour les autres enfants.”
“C’est une excellente idée!” dis-je tout haut, en approuvant d’un signe de tête. “C’est ton arbre préféré, n’est-ce pas?”
Elle hocha la tête en me faisant son plus charmant sourire, ce qui me mettait dans un état second à nouveau. Mon esprit dérivait à l’époque de notre première rencontre il y a plusieurs années ; elle avait le même sourire captivant à ce moment là.
Ainsi j’avais failli raté ses paroles : “Quand j’étais enfant, j’aimais bien grimper à cet arbre pour faire mes adieux en silence à chaque enfant qui était adopté”, commenta-t-elle sur un ton pensif, en regardant les branches les plus hautes. Ses yeux émeraudes bordés de long cils scintillaient au soleil. Elle m’ensorcelait. J’avais l’impression qu’elle n’avait aucune idee de la façon dont elle avait l’air séduisante maintenant. Qui aurait pu deviner qu’une petite pleurnicharde deviendrait un jour une femme attirante?
Ignorant tout de mes pensées, elle porta son attention sur moi un moment plus tard, en disant à voix basse : “Maintenant, j’aime lire tes lettes là-haut en regardant le coucher du soleil.”
Je ne pouvais pas m’empêcher de m’approcher d’elle, et je m’entendais murmurer d’une voix très basse : “Tu m’as demandé à propos de ‘Bert’ dans ta lettre…”
Je n’en croyais pas mes oreilles. Je ne sais pas ce qui m’avait pris, mais je n’avais pas l’intention de lui parler de ceci avant notre retour ce soir. Mais elle me répondit enchantée: “Oui, c’est mignon! C’était ton surnom quand tu fréquentais le collège?”
Quoi qu’il en soit je ferais mieux de lui apprendre que c’était Rosemary qui m’avait donné ce surnom. “Ma soeur avait l’habitude de m’appeler ‘Petit Bert’ A part toi Candy, personne d’autre ne le sait, même pas George.” [3]
“Tu plaisantes! Petit Bert! ” demanda-t-elle d’un ton incrédule, sa main recouvrant sa bouche pour dissimuler son visage souriant.
“Je ne plaisante pas! Elle m’appelait comme ça seulement quand nous étions seuls. J’étais beaucoup plus jeune que Jimmy quand elle est décédée”, je lui répondit avec un sourire nostalgique.
Son visage si jovial devint alors triste. Puis elle me jetta un regard compréhensif et me demanda très doucement : “Elle te manque, n’est-ce pas?”
Je la regardais droit dans les yeux pendant un bref instant et par la suite je lui faisais cette remarque avec nostalgie : “Personne ne m’a aimé de la façon dont elle l’a fait, si profondément et d’un amour inconditionnel. Elle était le seul membre de la famille qui m’encourageait à être moi-même. Candy, est-ce que je t’ai déjà dit que tu m’avais fait beaucoup penser à elle quand je t’ai rencontré à nouveau près de la cascade?”
Elle hocha doucement la tête, en soutenant mon regard pendant quelques secondes, avant de détourner pudiquement ses yeux des miens. Puis je lui dis : “Je sens que je peux tout te dire ; c’est la raison pour laquelle je t’ai parlé beaucoup de moi dans mes lettres et que je t’ai aussi parlé de ce surnom.”
Elle admettait en faisant doucement un signe de tête, en évitant de me regarder dans les yeux. Il n’y avait pas de meilleur moment que maintenant, alors je pris mon courage à deux mains et je lui parlais avec ma plus douce voix, “s’il te plait n’hésite pas à m’appeler Bert, mais seulement si tu veux.”
Elle me regarda aussitôt, toute étonné. Le sang affluant vers sa tête, son beau visage avait viré dans une nuance de pourpre. Il semblait qu’elle voulait dire quelque chose, mais rien n’en sortit. Juste au moment où j’étais sur le point de confirmer ce que j’avais dit, j’entendis un soupir collectif pas très loin de nous. Mademoiselle Pony et Soeur Maria nous avait vu ensemble et elles étaient plutôt stupéfaites de me voir surgir de nulle part.
Elles insistaient pour que nous retournions à l’orphelinat avec elles. Pendant que Candy discutait avec Soeur Maria, Mademoiselle Pony s’ affairait à me préparer un goûter ainsi que du thé. Puis Soeur Maria répliqua en me jetant un coup d’oeil : “Bien sûr, vas-y et profites de ta journée avec Monsieur Ardlay.”
Candy s’approcha de moi et me dit : “Albert, ça ne sera pas long.” Sans perdre de temps, elle se précipita dans le couloir.
Soeur Maria soupira doucement, en hochant la tête d’un air désapprobateur sans se faire voir de Candy. Puis, Mademoiselle Pony essaya de la distraire en m’adressant la parole : “Monsieur Ardlay, comment s’est passé votre voyage en Amérique du Sud?”
“Merci de vous en informer, Mademoiselle Pony”, je lui repondis après avoir pris une gorgée de ma tasse de thé. “Cela a été mouvementé, c’est le moins que l’on puisse dire, mais je suis heureux car nous avons accompli davantage de travail que prévu.”
C’est alors seulement que je me suis souvenu que j’avais oublier d’apporter les jouets que j’avais acheté pour les enfants de la Maison de Pony. Mais avant que je puisse les informer que j’apporterai les jouets à mon retour ce soir, Soeur Maria me posa une question : “Combien de temps Candy va-t-elle rester avec vous à Lakewood, Monsieur Ardlay?”
A ce moment précis, le visage de Mademoiselle Pony s’ illumina et j’en déduisais que Candy revenait dans la pièce. Elle était encore plus rapide que je ne le pensais même si elle venait de me dire qu’elle ne mettrait pas beaucoup de temps, comme si elle savait déjà quoi porter. Mademoiselle Pony tendit les bras et dit, avec beaucoup de tendresse : “Vient Candy, ma chère! Oh Soeur Maria, regardez-là!”
Par curiosité, je tournais la tête pour regarder derrière moi et quand je me rendis compte du spectacle qui prenait place devant mes yeux j’avais le souffle coupé et je restais bouche bée.
Elle paraissait si fraiche et si belle, portant le manteau de printemps que je lui avais acheté à Rockstown, son visage rayonnant et sa longue chevelure tombant autour de ses épaules comme un océan agité de vagues blondes et brillantes.
Je m’empressais de reprendre mes esprits en me levant de ma chaise. Puis je m’approchais d’elle en fixant mes yeux dans les siens. “Tu es merveilleuse, Candy. Tu es prête à partir, maintenant?”
Elle hocha la tête timidement et alla dire au revoir à ses mères en les serrant dans ses bras. Je leur serrai ensuite la main en disant : “Soeur Maria, Mademoiselle Pony, je vais ramener Candy ce soir après le dîner car je dois retourner à Chicago demain matin.”
Puis Mademoiselle Pony nous rappela, un sourire maternel sur son visage : “Il n’y a pas d’urgence, donc s’ il vous plait conduisez prudemment, Monsieur Ardlay. Candy, assure toi de te comporter comme une dame, d’accord?”
J’étais à peine capable de me retenir de faire un commentaire plein d’esprit et au même moment Candy me fit un clin d’oeil espiègle. Elle répondit ensuite de façon distinguée : “Je promets de bien me comporter, Mademoiselle Pony. Ne vous inquiétez pas.”
Peu de temps après avoir quitter la Maison de Pony, elle fit allusion au manteau qu’elle portait, en disant : “Je ne pense pas avoir eu la chance de te remercier pour ce cadeau, Albert. ” Puis elle rajouta rapidement sur un ton plein de regret : “Je l’aime beaucoup et je l’ai même porté à Rockstown, mais tu n’étais malheureusement pas là pour le voir.”
Qu’est-ce qu’elle essayait de me dire?
Est-ce que ça te dérange si je l’enlève maintenant Albert? J’ai chaud.”
“Bien sûr! Mais j’allais te le suggérer de toute façon, et je suis très heureux que tu aimes mon cadeau ; il te sera peut-être utile ce soir à notre retour,” je répondis en lui souriant, me rappelant que je devrais être en mesure de comprendre ce qu’elle ressentirait pour moi plus tard dans la journée. Puis, je l’aidais à retirer son manteau de ses épaules et je le portais sur mon bras gauche.
Tout en marchant vers la voiture, je me rendis compte qu’elle portait une de ses plus belles robes, une robe d’un vert clair qui était assortie à ses yeux. Mais on ne pouvait pas la comparer aux robes onéreuses portées par les dames de la haute société. En tant que membre de la famille Ardlay, Candy pouvait mener une vie luxueuse si elle le souhaitait, mais étant sans prétention et terre à terre, elle préférait mener une vie simple. En d’autres termes, nous étions deux personnes appartenant à deux mondes différents, mais nous étions d’une certaine façon liés depuis son enfance et nous avions développés des sentiments l’un envers l’autre. Etait-elle prête à abondonner son mode de vie actuel et accepter mon amour.
“Où as-tu garé la voiture, Albert?” demanda-t-elle. Sa voix me ramena à la réalité.
“Nous sommes presque arrivés. C’est encore à une petite distance de marche, dépêchons-nous afin d’avoir assez de temps pour nous promener autour de Lakewood cette l’après midi.”
Elle leva les yeux vers moi en jubilant. “C’est ce que l’on va faire aujourd’hui? Nous promener autour de Lakewood?”
“Oui, Mademoiselle Candice,” je confirmais en lui souriant. “Sauf si tu as d’autres choses en tête?”
“Non, ça me semble une merveilleuse idée!” Elle répliqua, sa bouche formant un sourire radieux. Je repliais mon bras droit, en l’attendant et elle plaçait volontiers sa main gauche dans le creux de mon bras. Nous filions ensuite vers la voiture en riant de bon coeur comme des enfants. J’étais si heureux et impatient de passer du temps avec elle et je n’étais pas du tout déçu. J’espérais juste que ni Mademoiselle Pony, ni Soeur Maria ne nous voyaient actuellement.
Peu de temps après que nous ayons pris la route, Candy posa tout à coup une question : “Albert, étais-tu sérieux quand tu disais que je pouvais également t’appeler ‘Petit Bert’?
Je la corrigais, avec un sourire en coin : “Non, j’ai dit ‘Bert’, Candy mais ‘Grand Bert’ est aussi acceptable.” [4]
Elle fut prise d’un énorme fou rire, ce qui était comme de la véritable musique à mes oreilles. Un peu plus tard, je suggerais : “Veux-tu apprendre des chansons traditionnelles écossaises?”
Ses yeux brillaient d’excitation quand elle répondit : “Certainement! Je serai ravie de t’entendre chanter! Souviens-toi, je t’ai dit dans ma lettre que tu avais une voix douce.”
C’était une si belle promenade en direction de Lakewood. Nous apprécions tous les deux le panorama de la route et bavarder l’un avec l’autre. J’adorais véritablement Candy et je chérissais sa compagnie. Elle était la personne la plus douce que j’avais jamais rencontré et je me sentais si bien avec elle. A certains moments durant le trajet, quand aucun de nous ne parler, je la surprenais à regarder tranquillement par la fenêtre. Je me demandais à quoi elle pouvait bien penser pendant ces moments de silence.
Plus d’une fois dans le passé, Candy m’avait parlé de sa théorie selon laquelle nous étions liés par des fils invisibles, ce qui expliqué pourquoi nos chemins s’étaient croisés à plusieurs reprises au fil des ans. Et bien nous verrons si elle avait raison de dire que le destin nous avait réunis. En fait elle récupérerait son journal intime aujourd’hui et j’espérai que je saurai enfin où se trouve son bonheur.
(A suivre…)
Note :
[1] Dans CCFS, après son retour de São Paulo, Albert est allé faire une visite surprise à Candy et l’a emmené à Lakewood. Je suppose que ceci a eu lieu durant l’été parce que plusieurs fleurs que Candy nomme sur le chemin vers Lakewood, fleurissent entre avril et juillet (la fin du printemps et le milieu de l’été dans l’hémisphère nord).
[2] Cette idée a été empruntée à l’ancien roman Candy Candy. Candy plaisantais en parlant d ‘elle-même comme étant la fille d’Albert et il avait répliqué en la prévenant qui l’appelerait “Grand -mère si elle recommençait.
[3] Mizuki utilisait le mot “Chicchana”, ce qui signifie petit, minuscule ou mini.
[4] Encore une fois, il s’ agit de l’ancien roman Candy Candy. Albert après avoir révélé à Candy son surnom, quand elle s’ adressait à lui en l’ appelant “Petit Bert” dans sa lettre, il s’était lui -même nommé “Grand Bert” dans sa réponse.
Note de l’auteur :
De plus à la fin du manga, Albert dit à Candy qu’il n’aimait pas porter de beaux vêtements, mais il portait une belle chemise le jour où il l’a emmenée à Lakewood. Cette fan d’Albert pensait que c’était le jour de son jugement. La réaction de Candy après avoir récupéré son vieux journal, définirait probablement leur relation dans le futur.
J’aimerai dédier cette histoire à cette lectrice dont les idées ont inspiré cette histoire.
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